Jean-Marie Harribey, L'économie économe, Le développement soutenable par la réduction du temps de travail, Paris, L'Harmattan, 1997, 304 pages, 160 francs, 24 euros.

Malgré ses multiples performances techniques, le développement économique est dans une impasse : la logique de l’accumulation du capital impose partout la précarisation des salariés et la marginalisation d’un nombre croissant de chômeurs, de pauvres et d’exclus ; parallèlement, la domestication de la nature est parvenue à un point où les équilibres des écosystèmes sont dangereusement menacés par des pollutions de toutes sortes. Crise sociale et crise écologique sont liées parce que sans l’exploitation de la nature, celle du travail n’aurait pas eu de support matériel, et sans l’exploitation du travail, celle de la nature n’aurait pu s’enclencher et se généraliser.
Ce livre analyse la crise du développement et critique l’imposture qui consiste à laisser croire qu’une croissance économique infinie serait possible. Il explore la voie d’une économie économe des ressources naturelles et du travail humain : par le biais de la réduction simultanée de la durée du travail et des inégalités de revenus, il est possible de promouvoir un progrès qualitatif qui soit véritablement soutenable à long terme parce que la solidarité entre tous les hommes d’aujourd’hui et avec ceux de demain serait assurée. Tâche difficile ? Oui, parce qu’il s’agit de transformer les rapports sociaux et l’imaginaire que la société marchande a imposé à tous.